Épisode #4 : Je ne suis pas le seul...
Le scénario s'est quelque peu répété quand je suis entré à la fac, lorsque j'ai décidé de sympathiser avec un jeune homme qui me plaisait. Je retrouvais la petite obsession, mes petites interrogations, ma culpabilité, le refoulement de mes sentiments. J'ai cependant moins violemment souffert. Mais j'avais toujours un espoir qu'il soit lui aussi homo, mais je n'en ai jamais eu la preuve. Je ne lui ai jamais rien dit, de peur qu'il se sente trahi, qu'il pense que notre amitié ne repose que sur mes sentiments pour lui. Cette situation était quelque peu inédite, car c'était la première fois que j'avais une attirance pour un ami.
Chaque moment passé avec lui était vraiment un bon moment surtout lorsqu'on était seuls. J'avais l'impression d'être quelqu'un d'exceptionnel pour lui, mais finalement, je pense que ce n'était qu'une impression.
Je me sentais toujours aussi seul. Un jour, en deuxième année de fac, alors que j'avais encore l'impression que les mecs comme moi n'existaient uniquement à la télé, dans les émissions et les séries, ou encore dans les témoignages de magazines, un autre étudiant annonçait à demi-mot qu'il était gay. Je n'appellerai pas vraiment cela comme un “coming-out”, dans la mesure, où ses ami(e)s, étaient au courant, et qu'il avait une relation plutôt ambiguë avec une amie. Cela ressemblait à plus que de l'amitié, mais à moins que de l'amour.
A partir de ce jour-là, je me suis senti soulagé, peut-être un peu moins seul. Cependant, je ne savais que faire vis-à-vis de lui. Lui dire que je suis comme lui ? Oui mais comment, comme je lui parlais peu ? “Salut, ça va tu sais quoi, nous avons un point commun : je suis gay, comme toi. C'est génial, non ?” Lui faire des avances ? Même s'il n'était pas (trop) moche, j'avais pas non plus envie de lui sauter dessus sur seul prétexte que c'était le seul homo que je connaissais. Et puis, il était peut-être casé. Donc, encore une fois, je n'ai osé rien dire ni à lui, ni à ses amies, même celles que je connaissais le mieux.
D'ailleurs l'une d'elles voulait sortir avec moi, je n'ai pas voulu, n'ai pas expliqué les raisons, et on s'est finalement embrouillés, car je ne lui ai jamais rien dit. D'un autre côté, je n'osais pas le révéler, car je craignais aussi de la réaction de mon ami avec lequel j'ai sympathisé et dont je suis tombé amoureux. Mais depuis la fin de la deuxième année, je n'ai plus eu de nouvelles de ce dernier. On s'était écrit une ou deux fois, puis il ne m'a plus répondu. J'ai pris d'ailleurs comme bonne résolution de l'année 2006 de couper définitivement les ponts et de l'oublier.